Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a réuni, lundi à la Cité de l’Union africaine, les responsables du secteur judiciaire, a révélé ce mardi 22 octobre la présidence de la République. Cette séance de travail intervient sur fond de tension entre le ministre de la Justice et les magistrats.

Le Président de la République a réuni autour de lui, pendant plus de 3 heures, les membres du bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) conduits par Dieudonné Kamuleta, Président du CSM et Président de la Cour Constitutionnelle et le ministre de la Justice Constant Mutamba.

La rencontre a consisté à « échanger sur différents points dans le domaine de la justice dans l’objectif d’améliorer l’administration de la justice », selon Dieudonné Kamuleta.

« Le magistrat suprême a donné des orientations et instructions précises pour améliorer la manière d’administrer la justice au profit de la population », a renchéri Constant Mutamba.

La question des réformes dans le domaine de la justice envisagées par le Chef de l’
État a été aussi au centre de ces échanges.

Ministre de la Justice face aux magistrats

Cette rencontre intervient cependant sur fond de tension entre le ministre de la Justice et les magistrats, selon des sources judiciaires.

Il y a quelques jours, Constant Mutamba affirmait sa détermination d’humaniser les prisons et cachots et de régulariser les emprisonnements. Selon lui, les magistrats envoient les détenus en prisons, sans tenir compte de leurs capacités d’accueil.

Dans un communiqué publié ce jeudi 15 août dernier, le Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC) avait ainsi dénoncé « la propension du ministre de la Justice dans ses sorties médiatiques à vouloir rendre les magistrats seuls acteurs de la justice responsables de la mauvaise administration de la justice, éludant ainsi les questions de fond à la base du dysfonctionnement de ce secteur ».

Le SYNAMAC fustigeait les discours du ministre à la limite populistes et outrageants à l’égard de tout un corps, exposant les magistrats dont la
sécurité est déjà précaire ou pas du tout assurée.

Pour sa part, Leon Ndomba, premier président de la Cour de cassation, a dénoncé les « discours populistes qui vilipendent les magistrats », sans citer leur auteur. Il l’a affirmé devant le Président Félix Tshisekedi, mardi 15 octobre, lors de la rentrée judiciaire de cette Cour.

Source: Radio Okapi